par Invité Sam 16 Juin - 9:55
Bonjour,
voici le cours du CNED sur la guerre de 100 ans.
Bonne lecture,
stef
Après une période de prospérité aux XIIe-XIIIe siècles, la guerre de Cent Ans constitue l'une des crises qui, avec le retour de la famine et la grande peste, marquent les XIVe et XVe siècles. L'expression a été inventée par les historiens du XIXe siècle pour désigner le long conflit, entrecoupé de trêves plus ou moins longues, qui a opposé la France à l'Angleterre de 1337 à 1453.
Sa première cause est la rivalité des deux dynasties pour le trône de France. En 1328, le « miracle capétien » d'une descendance masculine ininterrompue prend fin et le roi Charles IV meurt sans héritier mâle, comme ses deux frères avant lui. Son parent le plus proche est une femme, Isabelle, sœur des trois derniers rois et mère du roi d'Angleterre, Edouard III (roi de 1327 à 1377). Les juristes français lui préfèrent, pourtant, Philippe, son cousin, qui règnera sous le nom de Philippe VI de 1328 à 1350. Sa deuxième cause réside dans les conflits territoriaux concernant la Flandre et la Guyenne, conflits constants entre le suzerain français et son vassal anglais. Ces désaccords conduisent ainsi Edouard III à revendiquer la couronne à partir de 1337.
Les premières victoires sont anglaises. Le roi Jean le Bon (roi de 1350 à 1364) est fait prisonnier à Poitiers en 1356 et le traité de Brétigny (1360) prive le roi de France de sa souveraineté sur un grand quart sud-ouest du royaume. Dans ce contexte d’affaiblissement de la monarchie, de nombreux troubles éclatent, parmi lesquels la jacquerie en Île-de-France et la prise du pouvoir à Paris par Étienne Marcel, le prévôt des marchands. Sous Charles V (roi de 1364 à 1380), les territoires perdus sont reconquis grâce aux campagnes menées par Bertrand Du Guesclin. Mais la minorité de Charles VI, qui devient roi à 11 ans, puis sa folie, qui éclate au grand jour en 1392 lorsqu’il tue quatre de ses hommes, affaiblissent la France, divisée par ailleurs par la guerre civile qui oppose Armagnacs et Bourguignons (alliés aux Anglais) de 1407 à 1435. La France subit également une lourde défaite à Azincourt en 1415. Le roi Henri V (roi d'Angleterre de 1413 à 1422) devient alors, par le traité de Troyes, le futur héritier du trône de France. Mais l'intervention de Jeanne d'Arc et le sentiment national naissant permettent la reconquête française.
Quel fut donc le bilan de la guerre de Cent Ans ? Entre les périodes d’affrontement, des bandes de soldats pillards dévastent les campagnes, ruinant l’économie rurale alors que les villes sont déchirées par des factions rivales. Le pouvoir politique vacille à chaque succession. Devant toutes ces calamités, les populations plongées dans l’angoisse sont obsédées par leur salut, redoutant la colère divine. L’art sacré se fait alors macabre. Les couches populaires, supportant tous les fléaux, écrasées par une pression fiscale croissante, se soulèvent. Des jacqueries éclatent dans les campagnes et des troubles affectent les faubourgs des villes. Cependant, sous le règne de Louis XI (1461-1483), le royaume de France est finalement consolidé et une conscience nationale commune, des Flandres aux Pyrénées, apparaît, née de l'attachement à la dynastie et de l'hostilité aux Anglais.